Accessibilité universelle des commerces
Montréal, le 6 juin 2013 Dans le cadre de la Semaine québécoise des personnes handicapées, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a dévoilé aujourdhui les résultats dun projet de sensibilisation entrepris auprès de six des principales chaînes du secteur de lalimentation et des pharmacies. Ce projet illustre les difficultés vécues par les personnes en situation de handicap lorsquelles achètent des produits de première nécessité et la possibilité de mettre en uvre des solutions réalisables.
Après avoir évalué 52 commerces à travers le Québec dans le cadre dune recherche terrain, la Commission a constaté quaucun de ces commerces nétait pleinement accessible, et ce, non seulement sur le plan architectural, mais aussi sur les plans opérationnel et relationnel. La Commission a rencontré les représentants des chaînes afin de leur présenter ses constats, discuter des moyens quils comptent prendre pour sacquitter de leurs obligations et de sassurer de leur engagement à cet égard.
« Ce projet novateur nous a permis de mettre de lavant laccessibilité universelle et de convaincre les chaînes dadopter des mesures importantes qui pourraient améliorer laccessibilité des commerces pour les personnes en situation de handicap. Une grande partie de la population pourra bénéficier de telles mesures », a déclaré aujourdhui le président de la Commission, monsieur Gaétan Cousineau, en rendant public le rapport Vers un accès universel aux biens et services des pharmacies et des établissements dalimentation.
Des commerces associés aux chaînes suivantes ont été évalués : Les Compagnies Loblaw limitée, Groupe Jean Coutu (PJC) inc., Groupe Uniprix (Uniprix inc.), Metro Richelieu inc., Shoppers Drug Mart et Sobeys inc.
La Commission a formulé six demandes dengagement aux chaînes :
- Mettre en place une politique daccessibilité des lieux et du service à la clientèle.
- Effectuer un examen des obstacles à laccessibilité dans tous les magasins existants de la chaîne et mettre sur pied un plan dadaptation des lieux et des services.
- Élaborer un plan de mesures immédiates pour éliminer des obstacles faciles à enrayer.
- Mettre sur pied un programme de formation pour le personnel déjà en place, assurer une formation initiale et continue et évaluer son impact.
- Élaborer un plan daccessibilité pour les futurs établissements.
- Effectuer le suivi des progrès accomplis en matière daccessibilité et en rendre compte à la Commission dans un an.
Le rapport présente également une série de mesures précises soumises volontairement par les six chaînes, telles que :
- limplantation de terminaux de paiement amovibles dans lensemble des magasins;
- lajout dun volet accessibilité au programme de formation initiale;
- la mise en place dune semaine annuelle des personnes handicapées avec activités quotidiennes;
- le recours aux groupes de défense des droits des personnes handicapées pour évaluer la qualité des installations dans les futurs établissements.
Les commerces ont été évalués de façon anonyme par des personnes ayant des limitations motrices ou visuelles et des membres du personnel de la Commission. En effet, la Commission a choisi de réaliser certaines étapes lélaboration de la grille dévaluation et la collecte de données en collaboration avec la Confédération des organismes provinciaux de personnes handicapées (COPHAN), afin de sassurer que des personnes en situation de handicap donnent leur point de vue et adhèrent à la démarche.
Les équipes dévaluateurs ont analysé le parcours nécessaire au processus dachat : du stationnement à lentrée, de lentrée aux allées, des allées aux produits, des produits à la caisse, de la caisse à la sortie. Les obstacles notés étaient similaires et relevaient souvent du volet opérationnel ou du service à la clientèle, tels que lencombrement des allées, des poignées de portes de réfrigérateurs et de congélateurs trop hautes; des comptoirs-caisses trop hauts; des terminaux de paiement inamovibles ou verrouillés; une aide adaptée difficile à obtenir.
Lors de ses rencontres avec des représentants des chaînes, la Commission a constaté que leur compréhension du concept daccessibilité était trop souvent limitée aux normes architecturales et aux exigences de la Loi sur le bâtiment et du Code de construction, qui constituent un seuil minimal. La Commission a donc profité de ces rencontres pour les sensibiliser à la Charte des droits et libertés de la personne, qui a une portée plus générale, et à lobjectif de tendre vers laccessibilité universelle.
La Commission a entrepris ce projet après avoir observé un accroissement considérable, dans les dernières années, du nombre de plaintes mettant en cause des établissements commerciaux. Lan dernier, la Commission a enregistré 307 plaintes de discrimination fondées sur le handicap et le moyen dy pallier et ce motif demeure celui le plus souvent invoqué par les plaignants, représentant 30 % des nouveaux dossiers ouverts, tous secteurs confondus.
« En publiant ce rapport, la Commission veut aussi sensibiliser les autres établissements commerciaux et lensemble de la société à limportance de considérer les droits et les besoins des personnes en situation de handicap. Avec le vieillissement de la population, de plus en plus de personnes vivront avec des limitations. Une meilleure accessibilité aux commerces et autres lieux publics bénéficie donc à toute la population », a noté monsieur Cousineau. Il a précisé que la Commission sengage à effectuer un suivi de ce projet dans un an.
Le rapport Vers un accès universel aux biens et services des pharmacies et des établissements dalimentation et son résumé sont disponibles sur le site Web de la Commission.
Lien vers le rapport : www.cdpdj.qc.ca/Publications/rapport_acces_biens_services.pdf
Lien vers le résumé : www.cdpdj.qc.ca/Publications/resume_acces_biens_services.pdf
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Source :
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