Série de blogue pour le mois d'octobre
Comme beaucoup de femmes, dans ma vie jai pris le dépistage du cancer un peu à la légère. Même avant mon accident qui ma rendue tétraplégique, mes rendez-vous chez le gynécologue étaient souvent trop espacés parce que je voulais éviter linconfort de lexamen. Je me disais que jétais trop jeune pour avoir un cancer de toute façon! La vie me prouvera le contraire.
À trente-trois ans, jai reçu un faux diagnostic dinfection de vessie par un médecin des services de lurgence de lhôpital. Je me suis présentée avec des douleurs abdominales, un ventre extrêmement enflé et des sueurs qui ne cessaient de mincommoder depuis quelques semaines. On ma vite diagnostiqué une infection de la vessie en expliquant que cétait fréquent chez les tétraplégiques. Jai eu beau dire quaprès 11 ans je connaissais mon corps et je savais les symptômes dune infection et les symptômes que javais actuellement navait rien à voir, on ma renvoyée à la maison avec une prescription dantibiotiques que je nai jamais pris dailleurs.
Quelques mois plus tard un gynécologue a découvert une masse cancéreuse de la grosseur dun pamplemousse attachée à mon ovaire. Je nai pas fait de traitement de chimiothérapie ou radiothérapie, faute de statistique sur le rare cancer que javais et en prévention des effets secondaires sur ma condition physique. On a opté pour des suivis préventifs plus réguliers.
Je ne suis pas complètement rassurée pour autant. Je nai pas trouvé dendroit pour avoir un examen complet sans complication. Il faut toujours que je me déplace avec un accompagnateur physiquement capable daider au transfert. Par contre, jai compris limportance de la prévention et, malgré les inconvénients, effectue les suivis comme recommandés.
Ma recommandation personnelle à toutes les femmes est de poursuivre les rendez-vous médicaux comme recommandés. Ma recommandation aux professionnels de la santé serait de mieux adapter les services. Lobjectif ultime serait dobtenir des services adaptés à nos besoins, peu importe notre condition physique, mais une première étape serait déjà de pouvoir identifier les endroits où cest possible. Pour un service adapté, il faudrait au minimum un accès au lieu, un endroit pour se changer et aller à la toilette sans obstacle et une table dexamen ajustable. Une formation de sensibilisation à la réalité des personnes handicapées pour le personnel serait un plus.
Isabelle Ducharme,
Femme engagée, présidente du conseil dadministration de Kéroul