Recommandations pour la Déclaration des droits des victimes du Canada
Suite à lannonce du ministre Harper hier sur la loi C-32 , la déclaration des droits des victimes, le Réseau daction des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH Canada) a publier des recommandations qui ont été développé pour soumission à la consultation publique de la ministère de la Justice aux organisations qui représentent les victimes dactes criminels. Ces recommandations visent à répondre aux besoins des victimes dactes criminels en situation de handicap et les victimes dactes criminels Sourd(e)s et ils sont maintenant publiés à temps pour la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes dactes criminels du 6-12 avril 2014. Voici un extrait des recommandations formulées par DAWN-RAFH Canada et lensemble du document peut être consulté au lien au bas de la page.
Nous avons choisi dutiliser le cadre de travail adopté par le Bureau de lombudsman fédéral des victimes dactes criminels (BOFVAC) afin de présenter les recommandations du DisAbled Womens Network of Canada-Réseau dAction des Femmes Handicapées Canada (DAWN-RAFH Canada) à inclure dans lélaboration dune Déclaration des droits des victimes du ministère de la Justice.
Le texte qui suit décrit les recommandations de DAWN-RAFH Canada en vertu de trois catégories : Informer les victimes, prendre en considération et protéger les victimes, et soutenir les victimes.
Les recommandations sont fondées sur les nombreuses années de travail accompli par des activistes et militant(e)s handicapées qui luttent pour assurer une plus grande protection des droits des victimes dans le contexte dun cadre des droits de la personne. Ce travail met lemphase sur la personne dabord et non sur le handicap. Ainsi, le point de départ est de reconnaître que dans ce contexte, la personne handicapée est dabord une victime, qui peut avoir besoin de types de soutien différents pour sassurer que ses droits sont protégés, tout en ayant les mêmes besoins que toutes les victimes.
Bien que les recommandations de DAWN-RAFH Canada soient une étape essentielle et importante de lélaboration de la Déclaration des droits des victimes, nous savons quil reste encore beaucoup de travail à faire pour sassurer que les personnes handicapées et les personnes Sourdes victimes dactes criminels aient un accès égal et approprié au système de justice. DAWN-RAFH Canada et ses partenaires, en particulier lAssociation canadienne pour lintégration communautaire (ACIC), ont mis au point un plan daction détaillé grâce auquel on peut élaborer et mettre en oeuvre des renseignements, des ressources et des stratégies qui permettront au système de justice et aux personnes handicapées de prévenir et de mieux répondre aux besoins des personnes ayant des incapacités.
Les personnes handicapées et les personnes Sourdes font face à des abus et à des actes de violence à un taux alarmant. La nature des abus envers les personnes handicapées et les personnes Sourdes diffère des abus envers la population non-handicapée en raison de lexclusion socio-économique soutenue et dun manque important de soutiens et de services appropriés et accessibles. Les personnes handicapées, en particulier les hommes et femmes ayant des déficiences intellectuelles, des traumatismes cérébraux et des handicaps cognitives et psychosociales, sont particulièrement vulnérables aux abus physiques et sexuels. De plus, elles se heurtent à une discrimination systémique lorsquelles tentent de faire face à leur victimisation car on considère souvent quelles manquent de crédibilité dans le système judiciaire.
Bien que la Déclaration des droits des victimes fait référence aux victimes qui ont signalé des actes criminels, il existe de nombreux obstacles qui empêchent les personnes handicapées et les personnes Sourdes victimes dactes criminels de divulguer et de signaler des cas dabus et de violence. Les raisons pour ces obstacles sont nombreuses pour les personnes handicapées : incapacité à reconnaître quelles sont victimes dabus, dépendance envers leur agresseur pour leurs soins primaires et leur soutien financier, problèmes de communication, manque de renseignements accessibles sur les services appropriés disponibles, manque dinformation sur leurs droits et options, manque de services accessibles et adaptés qui répondent aux besoins des personnes en situation de handicap, et crainte des autorités policières.3 De plus, bien que les victimes handicapées puissent prendre des mesures pour divulguer leur expérience de victimisation, elles dépendent bien souvent sur des personnes intermédiaires (comme le personnel de soutien), qui, tout en nétant pas qualifié pour le faire, en fin de compte pourraient être ceux et celles qui détermineront si le crime sera effectivement signalé ou non aux autorités policières.
Si une victime parvient à signaler un crime, elle doit alors faire face à lobstacle le plus important auquel sont confrontées les victimes handicapées, cest-à-dire quon ne les croit pas lorsquun crime est commis contre elles et quelles ne sont pas perçues comme étant crédibles. Il sagit encore une fois dune question particulièrement sérieuse pour les victimes ayant une incapacité intellectuelle ou autre incapacité mentale ou cognitive. Si les personnes handicapées et les personnes Sourdes victimes dactes criminels parviennent effectivement à se présenter en cour, leur capacité à dire la vérité et à comprendre le processus est remis en question; souvent, elles sont pas considérées comme des témoins crédibles et font face à un manque dadaptations et de soutiens dans le processus de la cour. Pour sassurer que les personnes handicapées ne soient pas davantage victimisées lorsquelles entrent dans le système de justice pénale, elles ont besoin dobtenir du soutien en exerçant leur pleine capacité de droit. Selon la décision de la Cour suprême du Canada dans laffaire de R. c. D.A.I., les victimes ayant des incapacités mentales auront le droit de témoigner en cour en leur propre nom. Selon la décision, une victime adulte ayant une déficience intellectuelle doit être capable de 1) communiquer les faits et 2) promettre de dire la vérité; une simple lecture de la loi qui permet aux victimes ayant des déficiences intellectuelles de témoigner en leur propre nom.
Le Réseau daction des femmes handicapées du Canada lancera une campagne pour la Semaine nationale de sensibilisation aux victimes dactes criminels le 6-12 avril 2014. Visitez notre site Web, Facebook , et Twitter pour rester à jour sur les événements à venir!