Journée du chandail orange 2024 : Un appel à l'action sur les disparités d'espérance de vie et la surincarcération
En cette Journée du chandail orange, nous nous réunissons pour rendre hommage aux survivants des pensionnats pour autochtones et nous souvenir de ceux qui ne sont jamais rentrés chez eux. Cette journée est un rappel solennel de l'impact persistant de ces institutions sur les communautés des Premières nations, des Inuits et des Métis.
Nous devons reconnaître les dures réalités auxquelles sont confrontés les peuples autochtones aujourd'hui. L'espérance de vie des membres des Premières nations reste nettement inférieure à celle de la population générale, une disparité enracinée dans des inégalités systémiques historiques et persistantes. Cet écart d'espérance de vie est la conséquence directe d'un accès inadéquat aux soins de santé, à l'éducation et aux opportunités économiques, aggravé par le traumatisme intergénérationnel de la colonisation.
En 2015, en Alberta, l'espérance de vie d'un homme des Premières nations était de 67 ans et celle d'une femme des Premières nations de 73 ans. D'ici 2021, l'espérance de vie d'un homme des Premières nations (60 ans) et d'une femme des Premières nations (66 ans) aura diminué de 7 ans. À titre de comparaison, l'espérance de vie au Canada est de 79 ans pour un homme n'appartenant pas aux Premières nations et de 84 ans pour une femme n'appartenant pas aux Premières nations. Cela représente une différence de 19 et 18 ans. Ces statistiques choquantes passent inaperçues et sont ignorées. Il n'existe pas de statistiques nationales sur l'espérance de vie des Premières nations pour 2021 qui puissent être comparées.
En savoir plus : L’espérance de vie des Premières Nations chute en Alberta, Radio-Canada, 6 juillet 2023
En outre, la surincarcération des femmes autochtones est un problème critique qui requiert notre attention. Les femmes autochtones représentent 50 % de la population carcérale fédérale féminine, alors qu'elles ne constituent que 2,5 % de la population canadienne. En Saskatchewan, ce chiffre atteint même 90 %. Les femmes autochtones sont largement surreprésentées dans le système de justice pénale, souvent en raison du racisme systémique, du capacitisme, de la pauvreté et de l'héritage des politiques coloniales. Cette surincarcération ne détériore pas seulement le bien-être de la famille et de la communauté, mais perpétue également les cycles de traumatisme et de marginalisation.
En savoir plus : Une ancienne détenue de Pine Grove voit d’un bon œil l’enquête de l’ombudsman, Radio Canada, 8 août 2024
En cette journée, engageons-nous ensemble à prendre des mesures significatives et à nous réconcilier. Nous devons œuvrer à l'avènement d'une société dans laquelle les populations autochtones pourront bénéficier de chances égales, débarrassées des ombres du passé. En parlant de ces questions cruciales, nous honorons l'esprit de vérité et de réconciliation.
Chaque enfant compte.
- Evelyn Huntjens, Directrice des initiatives autochtones