Semaine nationale de l'accessibilité 2019: Jeunes en devenir
Durant la semaine nationale de l'accessibilité 2019, nous organisons un blogathon:blogs/vlogs par jour sur les sujets de l'accessibilité.
Découvrez ce vlog par les modératrices du programme Jeunes en devenir sur ce programme et l'accessibilité à l'emploi pour les jeunes femmes en situation de handicap et les femmes Sourdes.
Programme Jeunes en devenir et l'accès à l'emploi par Anna Paz Arellano and Lourdenie Jean
Anna Paz Arellano (A) : Je m’appelle Anna Paz Arellano et je suis la coordonnatrice de Jeunes en devenir Montréal.
Lourdenie Jean (L) : Je m’appelle Lourdenie Jean et je suis la facilitatrice de Jeunes en devenir Montréal.
A : Jeunes en devenir est un programme pancanadien qui vise à aider les jeunes de 15 à 30 ans en situation de handicap à trouver un emploi de premier échelon. Ici à Montréal, nous travaillons spécifiquement avec les jeunes femmes.
Jeunes en devenir est un programme de développement des compétences préalables à l'emploi de 20 semaines qui permet aux jeunes en situation de handicap d’acquérir les compétences nécessaires afin d’accéder au marché du travail d’aujourd'hui.
Quels sont les obstacles rencontrés par les femmes en situation de handicap et les femmes Sourdes lorsqu'elles cherchent un emploi?
A : Les obstacles plus généraux que nous rencontrons sont simplement la société en soi et le regard qu’elle porte sur les personnes en situation de handicap et les handicaps. Il y a aussi le fait de travailler avec des limitations et de trouver un emploi qui leur permet de démontrer en quoi elles excellent tout en tenant compte de leurs intérêts et de leurs limitations. Les opportunités sont moins nombreuses mais elles existent toujours.
Que veut dire accessibilité pour vous?
L : Il s’agit vraiment de respecter différents modes de vie, différentes réalités et différents contextes personnels.
A : Pour moi, l'accessibilité veut dire – je suppose que ce mot veut dire comprendre que nous vivons tous différentes réalités. De faire en sorte que le monde soit adapté à ces réalites, et que cela implique peut-être d’aider quelqu'un à comprendre quelque chose, d’aider quelqu'un à entrer dans le même bâtiment, de simplement permettre à quelqu’un de changer ses heures de travail afin de pouvoir occuper un emploi auquel il serait bon si c’est ce qu’il aimerait faire. C’est une vision du monde où tous les individus sont plus ouverts et compréhensifs – et aussi désireux d’apprendre comment faire une place à tout le monde.
Quels sont les plus grands succès du programme Jeunes en devenir?
A : Il y a les grands succès et les petits succès. Nous aimons célébrer les petits succès car ils sont très nombreux et méritent d’être reconnus. Comme le fait d’avoir une participante très timide en raison de ses expériences antérieures, qui ne sait pas réellement comment interagir socialement avec les gens et qui, après six semaines – la durée du programme intensif de JED – découvre une nouvelle façon d’échanger avec les autres car elle a bénéficié d’un endroit sûr où apprendre. Parce que ce petit succès peut devenir un plus succès plus grand, car cela permet à cette personne d’accéder à différents emplois et d’explorer un autre aspect de sa personne – ce qui est génial. Il y a aussi d’autres succès lorsque nous trouvons, et c’est notre objectif, un emploi pour une participante chez un employeur inclusif – ou qui veut être le plus inclusif possible – et que nous travaillons en équipe pour que cet emploi dure aussi longtemps qu’elle le veut. Puis le fait de recevoir un appel deux mois après d’un employeur disant : « Hé, c’est vraiment génial, je suis vraiment content d’avoir tenté le coup. J’avais peut-être peur au début, mais elle est vraiment bonne à son travail et son handicap ne pose aucun problème, » car c’est en plein ce que nous voulons.
L : Comme tu l’as dit, je crois qu'il est important de célébrer aussi les petites réussites et la manière dont elles apprennent par elles-mêmes qu'elles peuvent évoluer. Comme je travaille intimement avec la classe, j’entends parfois dire que les femmes en situation de handicap ont l’impression de ne pas avoir l’occasion de démontrer ce qu’elles sont capables de faire, et ce n’est pas juste de leur enlever cela. Et j’ai l’impression qu’une fois qu’elles réapprennent ces compétences, elles regagnent cette confiance en elles-mêmes. Elles constatent que: « Oh, vous voyez, je n’ai pas été capable de finir ça, mais j’ai terminé un programme intensif de six semaines et je dois en être fière. Ou bien encore ce devoir. Je l’ai trouvé difficile, mais j’ai encore pu me prouver que si je faisais réellement un effort, contrairement à ce qu’on me disait avant, que je pouvais vraiment réussir. » Et je pense que c'est notre plus grand succès.
Que doivent savoir les employeurs en ce qui concerne la création d’un espace sûr et accessible pour les femmes handicapées et les femmes Sourdes?
A : Je pense que l’aspect le plus important est d’être ouvert d’esprit, de vouloir apprendre et d’écouter. Et de poursuivre activement cette conversation afin de mieux accommoder les gens et de rendre l'espace accessible. Cela nous permet d’aider les gens à réaliser leur plein potentiel. Ce n’est pas donné à tout le monde de savoir comment bien le faire, vous savez, et c'est aussi une expérience d'apprentissage pour les employeurs. Mais s'ils sont dans le bon état d'esprit, c'est toujours possible.
L : Je crois qu’en bout de ligne, cet apprentissage est important pour tout le monde, vous savez. Ils apprendront aussi beaucoup des participantes – tout comme vous apprenez de tout employé, n’est-ce pas? J'imagine qu’il s’agit vraiment de cela – qu'ils doivent réaliser que cette ouverture sera tout aussi bénéfique pour eux.
Comment les employeurs bénéficient-ils de la priorité accordée à l'accessibilité et de l'inclusion des femmes handicapées et des femmes Sourdes?
L : J’aime bien utiliser l’exemple des marches et des ascenseurs. Vous savez, tout le monde peut utiliser un ascenseur et ces derniers bénéficient à tout le monde car ils rendent simplement les choses plus rapides, ou peu importe. Alors que les escaliers, bien, ils ne fonctionnent que pour certaines personnes Et il y a cette idée qu’on ne peut rien gagné des ascenceurs, mais que tout gain compte. Encore une fois, c’est une question d’accessibilité, d’apprendre différentes façons de faire des choses qui, en bout de ligne, profitent à tous.
A : Savoir qu'il y a tellement de manières de penser et de méthodes qui peuvent servir afin de réaliser une tâche ou un travail – simplement le fait d’apprendre toutes ces façons de concevoir les choses différemment. Je crois que les femmes en situation de handicap ont des vécus individuels et collectifs très uniques et que les gens prêts à écouter peuvent en tirer profit. Vous savez, certaines de ces connaissances sont très applicables dans un contexte de travail, mais elles concernent aussi le fait d’être humain.
Quelles sont les leçons que vous avez apprises en travaillant étroitement avec des femmes handicapées et des femmes Sourdes en matière d'accessibilité?
L : Définitivement les différentes réalités, les défis, et je pense crois aussi que c'est une prise de conscience importante pour tout le monde. Même lorsque vous vous identifiez en tant que personne en situation de handicap, vous pouvez toujours apprendre des personnes vivant avec un handicap différent. J’imagine donc que c’est le fait d’avoir cette vision élargie de la manière d’aborder les choses et de les présenter. C'est vraiment l’essentiel de ce que j'ai appris en travaillant étroitement avec des femmes en situation de handicap.
A : Quant à moi, j’ai appris qu’il n’y a pas de bonne réponse à rien, ni de bonne situation et ni de bon travail. Mais bon, vous savez, c’est juste que nous sommes vraiment heureuses de parler en ce moment car il s’agit d’une conversation très importante. Les employeurs doivent en être conscients et le gouvernement doit aussi en être conscient. Et de voir ce que l’on peut mettre en place tous ensemble en tant que société afin d’aider, vous savez, d’aider tout le monde à bénéficier du même niveau d’accessibilité. C’est encore l’accessibilité. On revient sur ce mot. C’est ce que je j’ai appris.
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