Réflexion: Comment rendre le féminisme accessible, de Maria Barile. 2000.
Je me souviens très bien de la première fois où j’ai eu dans les mains ce fascicule, broché modestement, mais contenant des trésors pour la mise en place de solidarités réelles entre femmes aux identités multiples.
Maria Barile issu de l’immigration, ayant une situation de handicap, savait dans sa chaire, que son expérience sociale ne pouvait être comprise et réduite qu’à un seul champ d’analyse et de revendications politiques. Jusqu’à la fin de sa vie, elle a donc œuvré contre les expériences de violences systémiques rencontrée par les femmes en situation de handicap au Québec. Se définissant comme féministe, elle a particulièrement travaillé à ce que les femmes de la marge dont font partie les femmes en situation de handicap, soient considérées au sein du féminisme québécois. C’est précisément là, que ses analyses, ses outils politiques et réflexifs ont été déterminants pour une avancée globale des droits des femmes, mais aussi pour la recherche. Car elle permet de forger les piliers de la recherche féministe et critique du capacitisme. Elle formate ce que nous avons souhaité consolider au sein de Dawn, celle de faire de la recherche en lien avec ses communautés, en liens avec les principales concernées, et en lien avec un changement sociale réel. Elle amène à considérer et consolider une recherche militante, une recherche qui place la parole des concernées au centre, qui vise à la transformation sociale. Nos projets de recherche et leurs méthodologies Plus qu’Une Note de bas de Page, Girls without Barriers, Rooting Resilience et bien d’autres sont les petites filles de ses analyses et particulièrement de son rapport Comment rendre le féminisme accessible. Merci Maria Barile, de nous avoir laissé ce merveilleux héritage, à nous de poursuivre son flambeau.
Sonia Alimi
Associée de recherche