Journée internationale des femmes 2024 : « Trop de femmes sont encore laissées pour compte » - Bonnie Brayton pour iPolitics
En cette Journée internationale des femmes, assurons-nous que TOUTES les femmes soient célébrées et soutenues !
« Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, 30 % des femmes de ce pays vivent avec un handicap. De plus, les taux pour les femmes noires, autochtones et 2SLGBTQ+, ainsi que pour les personnes non binaires en situation de handicap sont encore plus élevés - atteignant facilement 35 % - car les formes intersectionnelles d'oppression et de discrimination augmentent les taux d'invalidité. [...] Les femmes en situation de handicap ont besoin de soutien maintenant et elles ont besoin d'une prestation d'invalidité canadienne qui reconnaît les facteurs de risque se recoupant, y compris les obstacles systémiques auxquels elles seront confrontées pour accéder à la prestation et les risques de violence fondée sur le sexe, y compris l'abus financier qui accompagne la prestation ».
Il est temps d'agir ! Financez la Prestation d'invalidité du Canada et soutenez les femmes en situation de handicap.
Vous pouvez consulter l'article d'opinion de Bonnie Brayton, Directrice Générale de DAWN Canada, sur iPolitics dans la version originale anglaise: https://www.ipolitics.ca/opinions/too-many-women-still-left-behind-this-international-womens-day
Traduction française du texte d'opinion
Trop de femmes sont encore laissées pour compte en cette Journée internationale des femmes
Au Canada, une femme sur trois est encore confrontée à la violence et à la pauvreté, d’où l’urgence d’une action renouvelée en cette journée de célébration.
Depuis l’inclusion des droits de la femme dans la Charte des droits et libertés en 1982, le Canada a fait des progrès considérables pour améliorer la situation des femmes. Pourtant, à l’approche de la Journée internationale des femmes, ce vendredi, la question se pose : y a-t-il vraiment des raisons de célébrer?
En 2019, le Canada a adopté la Loi canadienne sur l’accessibilité, dont le préambule met notamment en garde contre les formes intersectionnelles de discrimination. Or un an après la mise en œuvre, dans les provinces et territoires canadiens, d’un plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe, la menace distincte qui pèse sur les femmes handicapées persiste sans que d’importantes mesures correctives soient prises.
Selon les derniers chiffres de Statistique Canada, 30 % des femmes de notre pays vivent avec un handicap. Pour les femmes noires, autochtones et 2ELGBTQ+, ainsi que pour les personnes de diverses identités de genre en situation de handicap, les chiffres sont encore plus élevés – atteignant facilement 35 % – car les formes intersectionnelles d’oppression et de discrimination augmentent les taux d’incapacité.
Ces chiffres ont plus que doublé depuis 2007, lorsque je me suis jointe à DAWN Canada – un réseau national dont la mission est de mettre fin à la pauvreté, à l’isolement, à la discrimination et à la violence dont sont victimes les femmes en situation de handicap et les femmes Sourdes. Alors que l’organisation approche de ses 40 ans d’existence, notre communauté s’est élargie et représente aujourd’hui un tiers de toutes les femmes au Canada. Toutefois, comme le confirment également les données, les femmes en situation de handicap continuent de connaître les taux les plus élevés de pauvreté, d’isolement, de discrimination et de violence.
Les taux de chômage des femmes en situation de handicap sont presque deux fois plus élevés que ceux des autres femmes, tout comme les taux de pauvreté.
En outre, les femmes en situation de handicap sont près de deux fois plus susceptibles d’être victimes de violence fondée sur le sexe. Entre autres exemples, 55 % des femmes en situation de handicap déclarent avoir subi de la violence entre partenaires intimes au cours de leur vie, contre 37 % pour les femmes non handicapées.
À la lumière de ces questions pressantes, DAWN Canada exhorte à une action urgente.
Lorsque le Plan d’action national pour mettre fin à la violence fondée sur le sexe a été lancé en novembre 2022, les recommandations les plus urgentes de DAWN Canada mettaient l’accent sur la nécessité de combler les lacunes en matière de politiques et de services, en commençant par écouter les survivantes. Il faut pour cela des changements considérables au niveau du financement, il faut donner la priorité aux organisations communautaires qui fournissent un soutien par les pairs et qui aident à naviguer à travers le système et renforcer le leadership des femmes et des filles de diverses identités de genre en situation de handicap. Les femmes en situation de handicap ont le droit de définir leurs propres besoins, ressources et services et d’être financièrement à l’abri.
En juin dernier, la Loi sur la prestation canadienne pour les personnes handicapées (le projet de loi C-22) qui prévoit un soutien du revenu pour les personnes handicapées à faible revenu et en âge de travailler a reçu la sanction royale. Hélas, les femmes et les personnes de diverses identités de genre en situation de handicap attendent toujours cette prestation.
Le gouvernement fédéral dévoilera son budget le 16 avril prochain. Comprendra-t-il le financement de la prestation? Ou bien le gouvernement décidera-t-il de reporter ce financement à l’automne ou à une autre année?
Les femmes en situation de handicap ont besoin d’un soutien immédiat et d’une prestation canadienne qui tienne compte des facteurs de risque intersectionnels, notamment des obstacles systémiques qu’elles devront surmonter pour l’obtenir et des risques de violence fondée sur le sexe, y compris l’exploitation financière qui va de pair avec la réception de la prestation.
En cette Journée internationale des femmes, célébrons toutes les femmes et prenons soin de toutes celles qui sont actuellement laissées pour compte. Financez la Prestation canadienne pour les personnes handicapées et soutenez le leadership des femmes en situation de handicap, aujourd’hui et tous les jours!
Bonnie Brayton est la directrice générale de DAWN Canada.
Publié le 8 mars 2024 sur iPolitics