Projet de loi C-7: Comment l'égalité meurt
Publicité publié dans The Hill Times, le 25 janvier, 2021.
Texte traduit en français:
L'égalité meurt lorsque certaines vies sont jugées moins dignes.
Le projet de loi C-7 supprimerait l'exigence de fin de vie pour l'accès à l'assistance médicale en cas de décès. Il fait plutôt d'une qualité humaine - un handicap ou une condition médicale invalidante - le critère principal. Ce faisant, le projet de loi C-7 juge que certaines vies sont moins dignes de protection que d'autres et donc moins égales.
Les Canadiens handicapés en sont réduits à se demander : "Pourquoi ?
L'égalité meurt lorsque la voix de ceux dont la vie même est en jeu est réduite au silence.
Le Canada ne peut pas prétendre avoir écouté lorsque toutes les organisations nationales de personnes handicapées s'opposent au projet de loi C-7 au nom de la défense des droits de l'homme, y compris ceux qui sont protégés par la Charte et la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. La voix des plus marginalisés de notre communauté ne peut être entendue au-dessus d'une seule voix proclamant "nous avons consulté". Il est temps maintenant d'honorer les engagements de notre pays et d'agir.
L'égalité meurt lorsque la vérité est déformée et que l'injustice prévaut.
Le projet de loi C-7 offre l'aide au suicide exclusivement aux personnes handicapées et aux personnes souffrant de conditions médicales invalidantes fondées sur la souffrance. Mais lorsqu'une personne n'est pas mourante, la mort ne peut pas être une réponse à sa souffrance. Notre oppression nous cause de la souffrance, mais la mort est-elle la réponse ? Au Canada, les personnes handicapées qui subissent de multiples formes d'oppression vivent avec des taux de pauvreté, de violence sexiste, d'exclusion et de ségrégation nettement plus élevés. C'est l'inégalité systémique et le capacitisme qui nous marginalisent, et non nos handicaps.
L'égalité meurt lorsque les questions de vie et de mort sont précipitées.
Le gouvernement n'est pas tenu d'agir sur la base d'une décision d'un seul juge d'une juridiction inférieure ou de procéder selon les délais de cette juridiction. Ce qui soulève une question récurrente, mais sans réponse : pourquoi nous, pourquoi maintenant ?
Pousser le suicide assisté pour les personnes handicapées à passer par le Parlement, au milieu d'une pandémie à laquelle les personnes handicapées au Canada sont plus vulnérables, est non seulement sans précédent et injustifié, mais aussi fondamentalement injuste.
Nous appelons les membres de la Chambre et du Sénat à se joindre à nous et à laisser mourir le projet de loi C-7.