Devenue noire en Amérique

Yellow frame with Salome in the middle. Salome has black and brown twist hair, black skin tone and smiling. She is wearing a grey sweater with bright African design in the hood and the shape of Africa on the front.

February 13, 2025

par Salome Yatich

When Chimamanda Ngozi Adichie said “I became black in America” it was to me, at that time, just an interesting passing statement. I lived in a world where almost everyone looked like me, and complexion was not necessarily a conversation topic. That is until I came to Montréal, Canada. Suddenly I was also forced to take on this identity that is neither the color of my skin (for we are in reality different shades of brown) nor was it something I had strongly considered before or knew how to negotiate with. Yet here I was, suddenly expected to fit in some man-made caste and fully embrace it.

Not only did I become Black, I also became an immigrant, and not an expat which is what we call foreigners from the Global North who come to work in my country. Perhaps the label ‘expat’ does not roll too well from the tongue when applied to someone from the Global South? As if that was not enough, I also took on a new identity as an Anglophone! Who knew there would come a day when I would identify first with a language that is not my mother tongue?

J’ai soudainement été poussée dans une nouvelle phase d’apprentissage, cherchant à négocier qui j’étais et ce que cela signifiait en fonction de mon environnement, des personnes qui m’entouraient et du contexte qui se présentait à moi, sans toutefois me perdre moi même. La société tente de définir qui nous sommes et ce que nous devrions être. Les attentes sont préétablies et l’on attend de nous que nous suivions une voie tracée par d’autres, sans tenir compte de nos expériences uniques. C’est à nous de résister.

Nous vivons notre vie à partir d’une multiplicité de réalités et, forts de cette compréhension, nous devrions nous efforcer de permettre aux gens d’être eux mêmes. Apposer des étiquettes est un geste paresseux. Les étiquettes fournissent un semblant de cadre qui ne nous oblige pas à réfléchir activement à la personne avec laquelle nous interagissons. Elles ne nous laissent pas la possibilité de remettre en question ce que nous pensons savoir sur les autres. En étiquetant une personne comme une simple chose, on oublie la richesse de sa valeur et la contribution unique qu’elle apporte à l’harmonie de la vie.

Chez DAWN Canada, nous avons le privilège de participer activement à la remise en question et à l’élimination des barrières imposées par une petite fraction de la société qui a choisi d’étiqueter les gens, infectant ainsi le système d’inégalités et d’injustices qui entraînent des obstacles à l’accès pour tous. Un désavantage pour l’un est un désavantage pour tous. Le cadre intersectionnel nous oblige à regarder au-delà des apparences, à connaitre les réalités qui se chevauchent et qui colorent les expériences de vie des gens, à décoller l’étiquette qui les recouvre et à interagir avec ce qui se cache en dessous.

De mon côté, je continue de tisser des liens entre ce que je suis et ce que je dois être, ajoutant de la couleur, de l’imagination, des solutions et de la vie partout autour de moi. Je continue de mettre l’accent sur « les gens d’abord », sur ce qu’ils sont plutôt que sur les étiquettes qu’ils portent. Prenant appui sur celles et ceux qui m’ont précédée, comme la formidable lauréate du prix Nobel Wangari Maathai,je suis comme un colibri transportant une goutte à la fois pour éteindre le feu de forêt.”. When I find myself the only one in the arena representing those who look like me, are like me, or with whom I share identity in one way or another, I must dare greatly. Inaction is not an option. I must lend my voice to those not seated at the negotiating table.

La vie est un art de la négociation. Nous devons apprendre à naviguer chaque jour à travers les courbes, les virages, les hauts et les bas, les bons et les mauvais moments, et tout ce qui se trouve au milieu. Notre façon d’agir, de réagir et d’entrer en relation doit être souple, de manière à être fidèles à nous mêmes tout en respectant les autres.

En ce Mois de l’histoire des Noirs et du patrimoine africain 2025, je voudrais reprendre les mots de la juge Ketanji Brown Jackson Ne laissez pas le point de vue d’autrui définir votre vie. Sachez qui vous êtes, et faites en sorte que cela transparaisse. Do not let any label imposed on you limit the path you want to take in all areas of your life. Be bold in your pursuits, do not minimize yourself to fit into people’s expectations. Build community and allow others to advocate for you; there is nothing wrong with needing a little help. Be an advocate, and empower those around you.

Si nous devions nous croiser dans la rue et que vous me disiez « Aaah, tu viens d’Afrique! », je vous répondrais immédiatement par un sourire, « Oui, je viens du Kenya. Je suis la fille de Yatich, du clan Kabarkesen, Kimoi Sekemiat, un peuple des collines de Tugen, le pays des Kalenjins. »

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