Communiqué de presse - 20 décembre 2013
Montréal, le 20 décembre 2013 – Hier, le verdict dans l’enquête entourant le décès d’Ashley Smith est tombé : Homicide, voilà ce qu’a conclu le jury après presque une année d’enquête. Ashley Smith, une jeune femme de 19 ans morte en prison en octobre 2007, souffrait de plusieurs troubles psychologiques mais cela n’a été identifié qu’après sa mort. Pendant son temps en prison, elle était marquée simplement comme une femme avec des problèmes de comportement sans un propre diagnostique. Durant les derniers mois de sa vie, Mme Smith avait été détenue dans plusieurs établissements correctionnels ayant été condamnée à une peine d’un mois pour un délit mineur elle a fini par écoper d’une peine d’emprisonnement de 6 ans en raison d’incidents qui se sont produits alors qu’elle était en garde à vue.
“Bien que ce verdict désigne enfin la responsabilité du système carcéral, il n’en demeure pas moins que c’est un système qui a totalement échoué et qu’il continuera à le faire dans des cas semblables à celui d’Ashley Smith,” a déclaré Mme Bonnie Brayton, directrice exécutive nationale du Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH Canada).
Plusieurs recherches confirment que le manque de soutien institutionnel pour les jeunes femmes ayant des problèmes de santé mentale, incite souvent l’État à les considérer comme instables, et au lieu d’avoir un accès facile à des services en santé mentale adéquats, ces femmes sont souvent victimes du système en place se retrouvant emprisonnées parfois dans des conditions lamentables. Ce point a également été soutenu par un rapport paru en 2012 intitulé « Peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants?: le traitement, au Canada, des femmes ayant des problèmes de santé mentale purgeant une peine de prison fédérale ». L’auteur conclut que : «La mort de Mme Smith a été le résultat de défaillances individuelles résultant d’une combinaison de problèmes beaucoup plus systémiques dus au manque de ressources criant et au mauvais fonctionnement du système correctionnel et celui de la Santé en général offrant des services en santé mentale.» Ce rapport a été produit par le programme international des droits humains de la Faculté de loi à l’Université de Toronto, en collaboration avec l’Association canadienne des sociétés Elizabeth Fry (ACSEF), le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada (DAWN-RAFH Canada), et de l’Association des femmes autochtones du Canada (AFAC), entre autres.
“L’histoire d’Ashley Smith reflète les lacunes flagrantes du système lorsqu’il s’agit de s’assurer que les femmes ne soient pas criminalisées pour leurs problèmes de santé mentale et qu’elles aient accès aux ressources dont elles ont besoin», dit Mme Brayton.
Le Réseau d’action des femmes handicapées du Canada estime que le problème est double: c’est le manque sous-jacent de l’accès aux services associés à la criminalisation du handicap qui a mené à la série d’événements dans la vie d’Ashley Smith et à sa mort. “Le verdict qui a été annoncé procure un sentiment de soulagement puisqu’enfin le jury a décidé que quelqu’un assume la responsabilité de cette injustice”, a déclaré Mme Brayton. “Cependant, il reste à voir si toutes les recommandations seront prises en considération et appliquées. Bien sûr, il est claire que les différentes instances doivent en faire plus afin de s’attaquer à la racine de ce problème et de faire en sorte que cette situation ne se reproduise plus.”
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